Accidents de la vie courante : les personnes âgées sont les plus touchées
May 9, 2020 | News | No Comments
Chutes, suffocations, noyades, intoxications… Les accidents de la vie courante ont été à l’origine de 18 549 décès en France en 2006. Même si ce chiffre est impressionnant, il atteste d’une baisse de 11 % entre 2000-2002 et 2004-2006. Les personnes âgées de plus de 75 ans représentent les deux tiers des victimes.
Les accidents de la vie courante (AcVC) sont définis comme des traumatismes non intentionnels qui ne sont ni des accidents de la circulation routière, ni des accidents du travail. Au total, ces événements représentent 3,6 % de la mortalité totale (18 549 décès parmi 515 952). Chez les enfants, ils étaient responsables d’un cinquième des décès entre 1 et 4 ans (116 décès parmi 605) et d’un décès sur 8 entre 5 et 14 ans (99 décès parmi 771).
Parmi les 18 549 décès en 2006, 9 355 étaient des femmes et 9 194 des hommes. Mais en tenant compte de l’espérance de vie des femmes et du sexe-ratio, on constate une surmortalité masculine, de 32,2/100 000 chez les hommes vs 19,4/100 000 chez les femmes.
Les deux tiers des décès par AcVC sont survenus chez les 75 ans et plus (12 069 décès). Le taux de mortalité est minimum entre 5 et 14 ans (1,3/100 000), et culmine au-delà de 75 ans : 122/100 000 de 75 à 84 ans et 584/100 000 à partir de 85 ans. Malgré l’ampleur de ces chiffres, le constat est encourageant car le taux de mortalité par AcVC a diminué de 11 % entre 2000-2002 et 2004-2006. Dans le détail, l’évolution a été très différente selon l’âge. Cette diminution a été plus importante chez les enfants, notamment pour les noyades et pour les suffocations, peut-être grâce aux campagnes de prévention et à la réglementation sur les produits pour enfants. Chez les personnes âgées, une baisse assez importante est relevée pour les intoxications, les chutes et les suffocations. Seul point noir : Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, on a relevé une augmentation des accidents par le feu (+ 6%).D’importantes disparités géographiques ont été mises à jour. Sans raison évidente, quatre régions ont eu une mortalité significativement plus élevée que la moyenne : la Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais et la Franche-Comté. A l’opposé, l’Ile-de-France a eu une mortalité significativement plus faible. Les auteurs précisent cependant les limites de ces résultats qui se basent sur les certificats de décès, parfois imprécis. Ce qui pourrait induire, selon eux, une sous-estimation de ces événements. Luc BlanchotSource : BEH n°8 – 2 mars 2010