Audio-prothèses, fauteuils roulants… Leur remboursement est largement insuffisant

Des implants en passant par les lits médicaux ou les prothèses de hanche, les dispositifs médicaux recouvrent des produits aussi variés… que leur prise en charge par l’Assurance maladie. Une situation dénoncée par l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé qui pointe du doigt de profondes inégalités qui entravent l’accès aux soins, en particulier pour les audioprothèses et les fauteuils roulants.

L'Observatoire citoyen des restes à charge en santé dénonce de profondes inégalités de prise en charge des dispositifs médicaux par l'Assurance maladie.

Lentilles de contact, prothèses de hanches, lits médicaux, implants, audio-prothèses ou bandelettes de test pour diabétiques: la liste des dispositifs médicaux est très variée, rappelle l’Observatoire créé par 60 millions de consommateurs, le CISS, collectif d’associations de patients, et Santéclair, filiale de plusieurs complémentaires santé. Certains de ces dispositifs médicaux, dont les prothèses auditives ou les fauteuils roulants, peuvent grever les finances des ménages, selon une étude présentée jeudi par l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé, qui critique l’absence de limite aux prix de vente. D’étonnantes inégalités de remboursements d’un secteur à l’autreL’an dernier, les Français ont dépensé 13 milliards d’euros pour des produits et prestations de santé divers : lunettes, mais aussi prothèses auditives, fauteuils roulants, appareils respiratoires, pansements spécifiques, semelles orthopédiques… Sur ce total, 5,7 milliards seulement ont été remboursés par l’Assurance maladie, et 7,3 milliards sont restés à la charge des particuliers ou de leur complémentaire santé.Des inégalités existent, les appareils dédiés à l’apnée du sommeil étant par exemple pris en charge à 74% par l’assurance maladie, les audio-prothèses à hauteur de seulement 9% pour les plus de 20 ans. Les fauteuils manuels courants sont correctement remboursés mais les fauteuils nécessitant plus d’options et notamment ceux qui sont électriques ou verticalisateurs le sont beaucoup moins.Des sommes considérables restent à la charge des patientsPour les audio-prothèses, le reste à charge moyen est de 981 euros pour les moins de 20 ans, 2.284 euros au-delà de cet âge, selon l’Observatoire qui rappelle le faible taux d’équipement des déficients auditifs en France (de l’ordre de 20%) et un âge tardif d’appareillage (71 ans).Quant aux fauteuils roulants, les plus sophistiqués (électriques ou avec verticalisateur) sont beaucoup moins bien remboursés que les fauteuils manuels. Le coût initial d’un fauteuil est de près de 23.000 euros (parfois au-delà de 30.000 euros). Après intervention de tous les financeurs (complémentaires, associations, etc), l’assuré doit tout de même verser en moyenne 1.850 euros de sa poche et plus de 6.000 dans 10% des cas.Des pratiques tarifaires “choquantes“L’Observatoire dénonce par ailleurs des pratiques tarifaires “pour le moins choquantes“. Pour des dispositifs médicaux ne disposant pas de prix limite de vente, “le même produit peut être vendu 4 fois plus cher“ selon les endroits. Et “le même modèle d’audio-prothèse coûte 10 à 50 % plus cher lorsqu’il est vendu à un assuré de moins de 20 ans, mieux remboursé que lorsqu’il équipe un adulte de plus de 20 ans“.Conséquence des différentiels de prise en charge par l’Assurance maladie selon l’âge, “le taux d’appareillage baisse dès l’âge de 20 ans révolu“. Ce phénomène se retrouve chez les plus de 65 ans, cette fois-ci à cause d’une couverture complémentaire souvent moins avantageuse que pour les actifs, relève l’Observatoire. Face à ces constats et pour augmenter l’accès aux soins, l’Observatoire des restes à charge demande donc une évolution de la nomenclature pour “espérer réguler les prix“.David BêmeSources :AFP/RelaxnewsCommuniqué conjoint 60 millions de consommateurs/Le CISS/Santeclair – 20 novembre 2014Click Here: Cheap FIJI Rugby Jersey