Nouveau test prédictif pour le cancer du côlon

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Près d’un quart de la population européenne entre 20 et 54ans développe des polypes considérés actuellement comme bénins. Mais certains peuvent représenter un risque de cancer colorectal… il restait à pouvoir les distinguer. Deux chercheuses françaises viennent de mettre au point un nouveau test le permettant.

Un nouveau biomarqueur permet d'identifier les polypes à risque de cancer colorectal.

En France, le cancer colorectal représente le 2e cancer le plus fréquent. Longtemps considérées comme bénins, les polypes hyperplasiques (des lésions colorectales) peuvent parfois être des précurseurs de cancers colorectaux. Mais jusqu’alors, il était impossible de distinguer les polypes “bénins“ des polypes pouvant évoluer en tumeurs.La progastrine liée au risque de cancer colorectalDans ce but, l’équipe de Catherine Seva ont cherché chez des polypes prélevés dans les 10 dernières années de 74 patients la présence d’une protéine particulière, la progastrine, déjà connue pour être impliquée dans la cancérogenèse colique. Pour les chercheurs, le but est de déterminer si son expression permet de prédire l’apparition de lésions cancéreuses dans les années suivant la résection chirurgicale des polypes. “Lorsque nous avons émis cette hypothèse, nous pensions qu’une telle avancée serait très utile pour un suivi adéquat et une détection très précoce du cancer colorectal“ explique Catherine Seva, directrice de recherche à l’Inserm :

Ces analyses ont démontré une association significative entre des taux élevés de progastrine et la survenue ultérieure de lésions précancéreuses. Alors que ces polypes étaient considérés comme bénins et sans risque, 100 % des patients qui présentaient des taux élevés de progastrine ont développé dans les 2 à 10 ans des adénomes, reconnus comme des lésions précoces du cancer colorectal (62 % à 5 ans). A l’inverse, chez les patients n’exprimant pas ou très peu cette molécule, aucune lésion ne s’est développée dans les 10 ans qui ont suivi le retrait des polypes.Vers un nouveau test de routine ?Partant de ces résultats, un test prédictif basé sur l’âge du patient et le marquage par immunohistochimie de la progastrine permet de prédire, avec une très bonne sensibilité (100 % – détection des patients atteints) et spécificité (74 % – détection des patients non atteints), la survenue de tumeurs chez les patients ayant développé un polype hyperplasique.Grâce à leurs analyses, les chercheurs ont montré une association significative entre des taux élevés de progastrine et la survenue ultérieure de lésions précancéreuses. “Alors qu’aucun suivi n’est recommandé à l’heure actuelle chez ces patients, mesurer l’expression de la progastrine dans les polypes hyperplasiques sert à connaître la population de patients présentant un risque élevé de développer une lésion précancéreuse“, conclut Audrey Ferrand, chercheuse à l’Inserm et signataire de ce travail. Dans ce cas, une surveillance pourrait donc être proposée à ces patients pour lesquels aucun suivi particulier n’est aujourd’hui recommandé.Suite à cette étude, un plus grand nombre de patients dans le cadre d’une étude prospective permettra de valider ce test en routine. Un test qui a fait l’objet d’une protection par dépôt de demande de brevet par Inserm Transfert.David BêmeSources :A New Biomarker That Predicts Colonic Neoplasia Outcome in Patients with Hyperplastic Colonic Polyps – Catherine Do, Claudine Bertrand, Julien Palasse, Marie-Bernadette Delisle, Arthur Shulkes, Elizabeth Cohen-Jonathan-Moyal, Audrey Ferrand, and Catherine Seva – Cancer Prev Res April 2012 5:675-684; Published OnlineFirst February 24, 2012 (

résumé accessible en ligne)Communiqué de l’Inserm – mars 2012

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